Psychothérapie existentielle et humaniste : éclairer l’existence et stimuler la liberté en se familiarisant avec la condition humaine

Vivre est difficile, mais l’existence humaine n’est pas une maladie, ce qui implique que certaines des difficultés de vie que nous rencontrons n’entrent pas dans le champ de la médecine ni des approches techniques de la psychologie.

De nos jours, la recherche d’une vie exempte de difficultés et de limitations semble être devenue un idéal presque universel. Dans les sociétés occidentales contemporaines, nous avons de plus en plus tendance à penser que lorsque quelque chose ne fonctionne pas bien dans notre vie, c’est qu’il nous manque une information ou une technique. Nous ne manquons donc pas de théories de « vie réussie » assorties de techniques pour y parvenir. Amazon, les librairies et kiosques à journaux, regorgent depuis plusieurs années déjà de méthodes miracles prêtes-à-l’emploi pour mieux gérer son stress et ses émotions, pour prioriser ses propres besoins avant tout, pour avoir plus de bien-être, etc.

Les méthodes qui nous sont proposées dans les vidéos, magazines et recueils de développement personnel ou de psychologie populaire aussi bien que dans les cabinets de nombreux thérapeutes, se posent en guides universels, valables pour toutes les vies et dans tous les contextes, mais nos personnalités, expériences, préférences et dilemmes varient et changent en fonction du contexte et de la situation dans lesquels nous nous trouvons.

Formation à la psychothérapie humaniste et intégrative

Comment parler de « la vie » en général, alors que tout ce dont je fais l’expérience, c’est de ma vie à moi, à ce moment précis ?

Il se trouve que les vies réelles sont des vies telles qu’elles sont vécues par les personnes et non les vies comme elles sont décrites dans cet univers parallèle au réel qu’est le monde des idées, des théories et des concepts. L’histoire des systèmes et des méthodes sur la manière de réussir sa vie est donc celle de personnes très intelligentes qui frappent leurs têtes très érudites contre un mur très solide : celui de l’expérience d’une vie vécue par une personne inédite, unique, et non reproductible.

Etre un existentialiste suppose de considérer chaque existence comme étant un mystère particulier et qu’il n’y a donc pas de recette universelle de la « vie bonne » pour reprendre une tournure chère à Aristote. Il y a une réalité parfois dure, une réalité qui fait parfois mal. Même dans les meilleures périodes, la vie est faite de hauts et de bas, de succès et d’échecs, de rencontres et de séparations, de joie et de peines, d’espoirs et de déceptions. Autrement dit : notre existence individuelle est faite de dilemmes et de tensions.

Ces dilemmes ne portent pas sur la moralité de torturer des terroristes dans des situations d’urgence extrêmes c’est à dire de légitimer le meurtre si cela sauve des vies. Ils ne concernent pas non plus spécifiquement l’élection d’un avis à propos des problèmes sociaux auxquels nous sommes actuellement confrontés concernant la pauvreté, l’euthanasie, la peine capitale, ou la légalisation des drogues.
Les dilemmes dont nous parlons ici ont à voir avec la manière dont nous assumons la responsabilité d’orienter notre propre existence :

  • comment j’utilise mon temps, mon énergie et mon argent qui sont des ressources limitées ;
  • comment j’équilibre mon désir de satisfaction à court terme et mes ambitions pour le futur ;
  • comment je compose avec les désirs des autres qui entrent en conflits avec les miens ;
  • comment affirmer ma singularité sans me couper des autre ;
  • comment m’orienter dans une vie qui me présente une suite d’expériences sans cesse nouvelles…
thérapie existentielle : notre existence est telle un champ de force dans lequel nous sommes continuellement pris dans un jeu de tensions opposées

A bien y réfléchir, notre existence est telle un champ de force dans lequel nous sommes continuellement pris dans un jeu de tensions opposées entre :

  • désirs et peurs,
  • confiance et doute,
  • appartenance et isolation,
  • liberté et responsabilité,
  • souffrance et bien-être… etc.

Il se trouve que même les changements les plus porteurs de sens qui interviennent dans notre vie s’accompagnent souvent de leurs effets de bord. Avoir un enfant, par exemple, (quand il a été voulu bien-sûr) procure un immense bonheur, mais soudain nous découvrons l’immensité des responsabilités nouvelles qui nous incombent, et nous comprenons qu’il convient de faire le deuil de certaines habitudes de vie auxquelles nous attachions de l’importance.

Moralité : nous aurons beau tâcher d’appliquer consciencieusement dans nos vies concrètes les conseils et enseignements issus du système de l’existence élaboré par l’expert du moment, peu importe qu’il soit psy, scientifique, politicien, artiste ou gourou du développement personnel, nous échouerons à coup sur à trouver la stabilité tant désirée. Il nous faut arriver à un constat : vivre n’a jamais été facile, et ne le sera jamais de façon stable ni durable.

Les enjeux ultimes de l’existence

La psychothérapie existentielle et humaniste peut nous aider à entrer en contact avec les préoccupations ultimes qui sous-tendent souvent bon nombre de nos conflits, de nos angoisses et de nos motivations et à y répondre en conscience.

Ces préoccupations ultimes comprennent :

  • Le fait d’avoir conscience du temps qui passe et de notre durée de vie limitée : je vais un jour mourir, comme tous les autres êtres autour de moi, alors il faut que je fasse quelque chose de ma vie pour que celle-ci aie un sens ;
  • Notre liberté de faire des choix et la responsabilité que cela engendre : je ne peux finalement pas me réfugier derrière aucun déterminisme pour justifier ma manière d’exister ;
  • La conscience de notre existence en tant qu’individus en relation mais isolés les uns des autres : personne ne peut vivre les choses exactement comme je les vis ;
  • La menace d’un éventuel vide de sens : tout ce que je crois « vrai » ou « connu » est potentiellement susceptible d’être remis en cause à chaque instant.

Bien évidement, même si ces enjeux sont partagés en ce sens qu’ils font partie de la condition humaine, nous les vivons chacun à notre manière, souvent sans vraiment y réfléchir.

La thérapie existentielle est un type de psychothérapie qui peut nous aider à entrer en contact avec les préoccupations ultimes

Dans la réalité des vies concrètement vécues par les individus, ceci peut se traduire par des questions telles que :

  • Comment faire des choix sans avoir la certitude du résultat ?
  • Comment assumer les responsabilités des conséquences non anticipées découlant des choix opérés ?
  • Comment vivre avec un corps (émotions-sensations) que l’on n’a pas choisi, qui est parfois capricieux et qui n’obéit pas à la pensée ?
  • Comment vivre librement avec d’autres êtres humains tous différents de soi, mais tout aussi libres de leurs choix ?
  • Comment développer un sentiment d’identité tout en assumant que l’autre est libre du regard qu’il porte sur moi ?
  • Comment s’adapter à un environnement professionnel et familial sans cesse changeant ?

Si ces questions et les enjeux qu’elles soulèvent nous semblent si familiers c’est parce qu’ils ne sont pas individuels ou privés, mais qu’ils ont à voir avec nos conditions d’existence en tant qu’êtres humains. Après tout, ce qui caractérise l’être humain, c’est de se savoir « être un être humain », il semble donc tout à fait logique que nous partagions des questionnements communs non pas seulement à propos de notre individualité, mais aussi à propos de notre humanité, c’est à dire à propos de notre « existence » en tant qu’être humain. On appelle donc ces enjeux des « enjeux existentiels ».

Ce qui caractérise l’être humain, c’est son désir insatiable de répondre à la question « qui-suis-je » ? Nous voudrions avoir une identité, un point d’ancrage, une certitude indubitable. Dans notre désir d’avoir une continuité dans le temps et une localisation dans l’espace, dans notre préférence d’être quelque chose plutôt que rien, nous construisons activement un sens cohérent de nous-mêmes et du monde (cosmovision) à partir des événements aléatoires de notre vie.

Cependant, cette représentation essentiellement statique est continuellement remise en question par nos rencontres quotidiennes avec la relativité dynamique de l’existence. Dans la vision existentialiste de la psychothérapie, nos « symptômes » sont les conséquences d’une inadéquation entre notre perception du monde et notre expérience du monde. Cliquez-ici pour en savoir plus.