Adopter les Accords Toltèques en psychothérapie est un élément fondamental pour le psychopraticien.

En tant qu’accompagnants, les accords toltèques nous aident à préserver une posture empathique et ouverte, une attitude d’accueil et de non-jugement, et nous offrent la possibilité d’accueillir l’autre tel qu’il est, dans sa vérité.

Un accompagnement intégrant la sagesse issue des Quatre accords toltèques consiste en un travail de démontage de nos programmations et des croyances qui nous limitent. C’est un travail d’acceptation et de guérison de nos blessures, une remise en question de nos certitudes.

Il favorise la récupération progressive de notre pouvoir personnel, nous relie à nous-mêmes, à autrui et à l’univers tout entier, dans tous ses éléments. Il nous réconcilie sur différents plans, nous permet de relativiser, de prendre distance par rapport aux « petits drames » du quotidien. On peut alors se libérer progressivement des définitions qu’on se donne, des attachements à l’image, etc.

A propos des accords toltèques

Les « 4 accords toltèques » est un livre d’une centaine de pages publié en 1997 et vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Il a été écrit par Don Miguel Ruiz, un Chaman mexicain.

La théorie de Don Miguel Ruiz est la suivante : nous vivons avec des accords inconscients de vie, et nous alignons nos pensées, nos actions, nos ressentis sur ces accords inconscients.

Certains accords peuvent nous apporter de la joie ou du bonheur, d’autres, au contraire nous amener à construire une vie de souffrance et de peine. Il s’agit de nos peurs, de nos croyances et de nos blessures, mais pas seulement : nous avons à l’intérieur de nous-mêmes un système de perception de la réalité.

Concrètement, Miguel Ruiz propose de passer avec soi-même quatre accords visant à briser nos croyances limitantes, celles que nous développons depuis l’enfance, qui distordent la réalité et nous maintiennent dans la souffrance. À force de conditionnements culturels et éducatifs (sur ce qui est juste ou faux, bon ou mauvais, beau ou laid) et de projections personnelles (« Je dois être gentil », « Je dois réussir »…), nous avons intégré une image fausse de nous-même et du monde.

En synthèse, la théorie propose donc de se doter de 4 nouveaux accords, 4 « règles de vie » destinées à aider chacun à retrouver retrouver la liberté de sa conscience par :

  • la maîtrise de l’Attention (être présent, conscient), recherche de la Vérité
  • la maîtrise de la Transformation (modifier ses croyances), pardonner
  • la maîtrise de l’Intention, de la Foi, de la Volonté ou… Amour.

En tant qu’individus, donc, les accords toltèques nous permettent d’aller plus loin dans notre voyage personnel avec comme objectif de récupérer notre intégrité en nous apprenant comment libérer toutes ces pensées qui nous ont limité dans le passé.

Les quatre accords forment un tout dynamique indissociable dont chaque intention trouve sa véritable portée énergétique dans l’écho qu’elle rencontre et provoque chez les trois autres.

 

1 – Que votre parole soit impeccable

Ce premier accord est considéré comme le « plus important » des 4 accords toltèques. Pour quelles raisons ?

  • La parole n’est pas seulement un son, c’est aussi une force qui crée les événements de votre vie.
  • Notre intention, ce que l’on ressent et ce que l’on est profondément, se manifestent par la parole.

Freud, puis surtout Lacan, ont démontré que l’Inconscient d’une personne est structuré comme un « langage ». C’est donc une partie de notre Inconscient qui s’exprime dans les mots que l’on utilise. Nous croyons choisir nos mots, mais parfois ce sont eux qui nous choisissent. Le but ici est de redevenir le capitaine à bord et de choisir nos mots en conscience ; lorsqu’on parle à autrui ET lorsqu’on se parle à soi-même.

2 – Quoiqu’il arrive n’en faites pas une affaire personnelle

Partant du principe que chacun d’entre nous à ses propres croyances et sa propre vision du monde, on peut en déduire que la critique positive ou négative à votre encontre n’est que la projection de l’idée qu’une personne se fait de vous : ce qui n’est en aucun cas une vérité absolue (« la carte n’est pas le territoire »).

3 – Ne faites pas de suppositions (ou faites-en 1000)

Vous pourriez imaginer tout et n’importe quoi pour n’importe quelle situation que vous rencontrerez, en général on pense plutôt en « négatif » donc on s’inquiète, on s’angoisse, on s’énerve, etc. On ne répond pas au téléphone ? Vous supposez au bout d’un moment qu’on ne veut pas vous parler, on ne répond pas à votre mail ? Vous supposez également qu’on vous évite, votre ami(e) ne rentre pas à la même heure le soir ? Vous supposez le pire …

Ne supposez pas, posez plutôt des questions ! Exprimez vos doutes, vos peurs et vos besoins en d’autres termes communiquez ! Vous éviterez de nombreux soucis, tourments, colères et angoisses si vous vous habituez à ne plus supposer.

Un point important, quelquefois, on ne peut pas poser de questions directes à la personne pour calmer nos suppositions hasardeuses (ex : la personne est absente ou décédée, ou bien les questions que l’on se posent ne « se disent pas ») : dans ce cas là, si vous ne pouvez pas faire autrement, faites des suppositions, mais faites-en mille, et surtout, n’en choisissez aucune. Faites de tour de la question et imaginez toutes les possibilités, les pires et les meilleures.

4 – Faites toujours de votre mieux

L’idée ici est d’éviter les « Gestalts » non terminées, les « unfinished business » en d’autres termes : les regrets, des frustrations, les « si seulement… ».

Faire de son mieux ce n’est pas être un « performer » ! Ce n’est pas être sur tous les fronts à s’épuiser pour aller toujours plus loin est toujours plus haut. Votre mieux change d’une heure à une autre pour atteindre des niveaux différents à chaque fois, il sera différent selon votre santé, votre moral ou l’heure de la journée… Faites de votre mieux ni plus ni moins car à trop vouloir en faire vous allez vous vider de votre énergie et si vous ne faites pas de votre mieux, vous allez vous exposer à votre propre jugement et par conséquence, votre parole ne sera pas impeccable.

Quelques années plus tard, Don Miguel Ruiz ajouta un cinquième Accord :

5 – Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

Il s’agit selon nous d’une invitation à éviter tout dogme, une voie du juste milieu : ni d’à priori « pour », ni d’à priori « contre », d’une incitation à l’ouverture.

Ce dont il est question ici, c’est de vivre les choses et d’observer s’il y a résonance. Le détachement est la clé nous permettant de prendre de la distance, de percevoir notre vie et nous-mêmes par les yeux de l’Observateur intérieur. Le détachement n’est pas de l’indifférence, c’est plutôt la confiance dans « la perfection » de l’univers.

Cesser d’anticiper, de comparer, de chercher, d’interpréter. Il s’agit d’une posture d’humilité qui permet à l’événement de s’accomplir en nous, et non pas hors de nous.

« Lâcher prise » signifie laisser s’accomplir, sans nous occuper de nos représentations, projections, désirs, préjugés et évaluations pour accepter ce qui est.