Crée par le neurologue Sigmund Freud, la Psychanalyse est une théorie et une psychothérapie qui s’attache au « Pourquoi », à la mise en conscience des choses, à l’identification du refoulé. Il s’agit d’une « cure par la parole » qui sert à éclairer les parties sombres, inconscientes et indomptables du psychisme afin de vivre mieux, et dans une plus grande conscience de soi-même et de la vie.

formation à la psychanalyse

Concrètement la psychanalyse se passe suivant le principe de l’association libre : le patient est invité à dire tout ce qui lui passe par la tête, sans censurer ses propos. L’analyste écoute les messages de l’inconscient du patient en se mettant dans une « attention flottante ». Il écoute aussi la langue des oiseaux bien plus que le discours du patient à un niveau conversationnel normal conscient (et donc plus ou moins auto-censuré)

Grâce au travail associatif du patient et au travail interprétatif du psychanalyste, l’analysant (le patient) peut revisiter son histoire, parfois y donner un sens nouveau et actualisé, se débarrasser de schémas répétitifs; on peut dire qu’il devient en quelque sorte, « sujet » de son histoire plutôt que d’en être un objet aveugle.

La psychanalyse postule qu’il existe, en chaque individu, différents « lieux » psychiques. Attention, nous ne parlons pas là de lieux neurologiques « palpables »; il s’agit d’une métaphore permettant de décrire des lieux de façon hypothétique, nous parlons d’un modèle théorique visant à décrire et expliquer le fonctionnement psychique.

Formation en psychanalyse topiques de Freud

On parle couramment de deux topiques freudiennes. Dans la première topique la distinction majeure se fait entre
– l’Inconscient, Il est par définition le lieu de « ce qui n’est pas conscient ». Il est -entre autres- constitué d’éléments refoulés (qui sont hors d’atteinte de la conscience) : pensées, images, émotions, souvenirs, représentations… mais il est également constitué de tous les automatismes qui participent à notre survie.
– le Préconscient. Il sert de censure et de filtre pour que les souvenirs, images et désirs de l’Inconscient n’arrivent pas de façon brutale à la conscience.
– et le Conscient, qui est le lieu où toutes les perceptions du monde extérieur et intérieur seront reçues, gérées et analysées.

La 2ème topique concernera cette fois-ci des instances (ou entités) qui « habitent » dans les lieux psychiques précités :

– le Ca qui est localisé à 100% dans l’inconscient, il est notre pôle pulsionnel en recherche de satisfaction permanente, en ce sens il ne connaît pas la logique, ni la contradiction, ni la négation, et est exempt de tout système moral.
– le Surmoi qui est à cheval entre les 3 lieux psychiques. (une partie est Inconsciente, une autre préconsciente et une partie est consciente.) C’est notre juge et critique intérieur, constitué des interdits et des exigences parentales. Il est à la source des sentiments de culpabilité (tu dois) et infériorité (tu devrais).
– et le Moi qui est l’organe en charge d’assurer un sentiment d’identité stable tout en composant avec les exigences pulsionnelles du ça, les éléments de la réalité extérieure et les injonctions du Surmoi.

La dynamique psychique vue par la psychanalyse

Contrairement à l’usage qui est parfois fait du mot « pulsion » dans le langage courant, précisons d’emblée que dans le champ de la psychanalyse il ne s’agit pas d’une excitation en réponse à un stimulus extérieur, mais d’une force biologique inconsciente faisant tendre l’organisme vers un but et exigeant satisfaction. En conséquence, il s’agit beaucoup plus d’un élan qui est de l’ordre du besoin. La pulsion se transforme en une excitation pour le psychisme qui doit la réduire et l’éteindre pour retrouver son équilibre.

Seulement, nous sommes habités par de nombreuses pulsions qui ne peuvent pas toutes êtres assouvies (parce que contraires aux exigences morales du Surmoi ou à celles du monde extérieur et donc sources d’anxiété pour le Moi), ou pas toutes à la fois (parce qu’en contradiction avec d’autres pulsions, par exemple).

Il existe différents mécanismes de défense que le Moi met en place pour préserver l’équilibre de la personnalité, le plus connu étant le refoulement, qui vise à envoyer dans l’Inconscient ce qui est trop difficile à vivre et à digérer consciemment, à empêcher l’arrivée à la conscience de la pulsion, et si cela se passe malgré tout (retour du refoulé) à la « renvoyer » dans l’inconscient. Il est vrai que, souvent, les éléments refoulés vont tenter de faire leur retour dans le conscient, soit par des voies d’allégement de l’inconscient (rêves, lapsus, actes manqués) soit par des symptômes (somatisations, anxiété, troubles de la personnalité).

Ainsi, selon la psychanalyse, l’être humain est habité de conflits entre les poussées pulsionnelles du Ca et la réponse des autres instances de l’appareil psychique (Surmoi et mécanisme de défense du Moi).

Ceci signifie qu’en psychanalyse, le symptôme révèle la présence d’un conflit psychique inconscient. La psychanalyse ne vise en conséquence pas à supprimer le symptôme mais à en interpréter le sens.

Le psychanalyste a bien évidement un rôle majeur en facilitant la conscientisation qui vise à éliminer les refoulement. Le travail de l’analyste sera donc d’aller fouiller avec dextérité dans l’inconscient du patient pour que cette partition aux notes à demi effacées puisse être déchiffrée et jouée. Plus le contenu de l’inconscient remonte à la conscience, plus la personne se libère de ses névroses, de ses peurs, et de ses symptômes en tous genre.

Evolution de la psychanalyse en France et dans le monde

La Psychanalyse et toutes les révélations qu’elle a pu apporter au monde, a certes commencé avec Freud mais ne s’arrête pas avec lui. Longtemps appelée « la science nouvelle » lorsqu’elle est apparu au début du siècle dernier, elle n’est pas une science faite de « vérités absolues » même si plus tard, grand nombre de psychanalystes en ont parfois fait un dogme. La psychanalyse est un des courants les plus éclairants pour comprendre comment fonctionne l’être humain, mais elle se comprend, s’intègre et gagne en profondeur à travers l’étude de multiples théories qui ont vu le jour pendant la vie de Freud et surtout après sa mort.

En France, la psychanalyse a été très influencée par les travaux de Jacques Lacan, qui a cherché à éloigner la psychanalyse des pratiques médicales (psychologie et psychiatrie) visant à rendre l’individu fonctionnel. Lacan souhaitait élaborer une théorie du sujet, et non pas un processus thérapeutique. On peut regretter que l’hermétisme conceptuel de son discours ait finalement abouti à complexifier la théorie psychanalytique sans forcément en améliorer la pratique.

Concrètement, les détracteurs de la psychanalyse française l’accusent d’être longue et coûteuse, trop focalisée sur le passé du sujet, et de ne pas se préoccuper suffisamment du mieux-être des patients.

Sigmund Freud la psychanalyse

En Grande-Bretagne, la psychanalyse, notamment sous l’influence de Mélanie Klein et de Donald Winnicott a fait réellement avancer le champ de la psychothérapie contemporaine, en étudiant la façon dont l’enfant se construit en rapport avec sa figure maternelle notamment.

Aux Etats-Unis est né un mouvement néo-freudien, sous l’influence de Otto Rank et de Erich Fromm, dont la principale caractéristique est d’apporter un certain nombre de changements fondamentaux à la théorie de la psychanalyse de Sigmund Freud, notamment en ce qui concerne la primauté de la sexualité sur le développement psychique des individus et la genèse des névroses, tout en conservant certains des principes clés mis en avant par le maître, à commencer par l’existence de l’inconscient.

Il est important de noter que dans ce courant de pensée, on ne nie pas la valeur et la richesse des travaux de Freud mais on tient compte du fait que son système fut basé sur des faits provenant presque exclusivement de la culture européenne dans la plupart des cas d’une seule classe sociale (bourgeoisie).

Les néo-freudiens partagent l’idée freudienne que les expériences d’enfance sont importantes, mais la plupart d’entre eux ont souhaité expliquer le développement de la personnalité en lien avec la nécessité pour l’enfant de s’adapter à son milieu social et à sa culture d’appartenance là où Freud faisait du complexe d’Oedipe la pierre de touche de sa théorie.

Toutes les approches développées sur cette base ont pour dénominateur commun la reconnaissance d’une tendance auto-actualisante chez l’être humain et la reconnaissance de l’importance des facteurs sociaux en général (expériences passées et présentes) dans la formation des névroses.

Les névroses sont donc considérées comme un système d’action, au point de vue psycho-sociologique. Cette orientation entraîne certaines modifications des techniques d’analyse. La méthode dynamique et fonctionnelle (l’analyse des relations et comportements dans l’ici et le maintenant) prévaut sur la méthode génétique (l’exploration de l’enfance du sujet).

Cela ne veut pas dire qu’on nie l’importance des expériences d’enfance, mais qu’on emploie la méthode génétique seulement là où elle peut contribuer à l’analyse du fonctionnement actuel de la personne et, finalement, à débloquer le système d’action (la fixation) du patient.

Partout dans le monde, la plupart des psychothérapies ont été grandement influencées, directement ou indirectement, par la psychanalyse, ce qui a donné naissance à la dénomination de « psychothérapie d’inspiration psychanalytique » ou, plus simplement de « thérapie analytique ».

De telles appellations sont de fait, un peu vagues car elles recouvrent des situations et des modes d’intervention très variés, tant dans le rythme et la durée des séances, que sur la manière dont le thérapeute va intervenir.

Schématiquement, on pourrait dire que cette influence de la psychanalyse se retrouve principalement de deux manières :

  • d’une part, dans la façon dont le thérapeute comprend les problèmes de son patient au moyen de concepts psychanalytiques comme l’inconscient, le complexe d’Oedipe ou le refoulement, ainsi que dans l’importance de l’exploration du développement de la petite enfance ;
  • d’autre part, parce que le thérapeute utilise l’analyse de la relation et des sentiments qui s’engagent avec le patient, c’est-à-dire le transfert et le contre-transfert, pour « soigner » le patient dans sa relation aux autres et à lui-même.